Publié le septembre 16, 2021

L’équipe de La planification préalable des soins au Canada a récemment rencontré le Dr Sandy Buchman, ancien président de l’Association médicale canadienne et champion de la PPS, pour discuter de la planification préalable et des principales conclusions du sondage national de 2021. Pour suivre le Dr Buchman sur Twitter : @DocSandyB.

Le Dr Buchman a été initié à la planification préalable des soins (PPS) dans les années 1980 lorsqu’il était médecin en soins primaires dans le domaine du VIH. Depuis, il est devenu un fervent défenseur de la PPS et de soins palliatifs et de fin de vie de qualité.

Le médecin connaît très bien la valeur des discussions de PPS, tant en tant que professionnel s’occupant de patients en période de crise qu’en tant que père d’enfants adultes et fils de parents vieillissants.

Ceci est le deuxième d’une série d’articles signés par le Dr Buchman.

Le premier article a exploré les obstacles qui nuisent à la planification préalable des soins.

Dans ce nouveau texte, il parle de son expérience avec la planification préalable et de l’importance de cette démarche dans la planification de la santé.

Quand la planification préalable des soins est-elle devenue importante à vos yeux?

Je crois que j’en ai pris conscience pendant la crise du sida, dans les années 1980, en tant que médecin de soins primaires. Cela m’a fait découvrir les soins palliatifs et l’importance de discuter de nos volontés concernant nos soins éventuels.

C’est l’épidémie de sida qui m’a fait découvrir la planification préalable des soins, mais j’ai aussitôt commencé à en discuter avec tous mes patients lors de leur examen annuel de santé. Au fur et à mesure que je cultivais des relations de confiance avec eux, je leur parlais de la démarche et leur demandais s’ils avaient eu des discussions avec leurs proches. J’insistais sur la nécessité de désigner un mandataire, soit la personne qui parlerait en leur nom s’ils devenaient incapables de s’exprimer eux-mêmes.

Nous en parlions au fil du temps, tranquillement mais de façon réfléchie, afin de bien comprendre ce que les gens voulaient, et de faire respecter leurs volontés. Je les encourageais également à parler avec les proches qu’ils avaient désignés comme mandataires afin d’assurer que tous voient les choses de la même façon.

Pourquoi la planification préalable des soins est-elle importante?

Pour ma femme et moi, c’est très important. Étant nous-mêmes des aînés et les principaux aidants de mes parents, la planification préalable des soins est très rassurante pour nous. Nous avons choisi un de nos fils comme mandataire, et notre famille est parfaitement au courant de nos volontés et de ce qui compte et est important pour nous.

Dans ma pratique, il est très important de planifier l’avenir avant que ne survienne une crise. Il est absolument essentiel que vos objectifs, vos valeurs et ce qui donne un sens à votre vie soient connus tout au long d’une maladie grave et jusqu’à la fin de la vie.

Cela assure non seulement que vos volontés seront respectées, mais aussi que vos proches, même s’ils ne sont pas d’accord avec vos choix, n’auront pas le fardeau d’essayer de deviner en situation de crise. J’ai vu trop de familles souffrir incommensurablement parce qu’elles n’avaient pas fait leur démarche.

Cela a également un impact sur les relations des gens. Par exemple, les frères et sœurs d’une personne âgée peuvent être en désaccord lorsque les objectifs ou les valeurs de la personne ne sont pas connus, et ne pas savoir comment procéder pour prendre des décisions difficiles concernant les soins à prodiguer. Un plan préalable de soins permet d’éviter bien des déchirements et de lourdes charges émotionnelles.

Lorsqu’un patient vient me voir avec un plan préalable, c’est merveilleux. Quel que soit le pronostic, nous pouvons orienter les traitements en fonction de ses valeurs et de ses préférences parce qu’il est prêt à en parler – il n’est pas dans un état de déni.

Nous ne pouvons pas prédire les circonstances précises que nous réserve l’avenir, mais nous pouvons nous appuyer sur les valeurs d’une personne, sur ce qui compte dans sa vie, sur ce qui est important pour elle et sur les raisons pour lesquelles elle se lève le matin, pour orienter ses soins. Nous pouvons utiliser cela pour guider les proches afin qu’ils prennent des décisions en matière de soins de santé qui honorent les volontés de la personne malade.

Quel conseil donnez-vous aux Canadiens en ce qui concerne la planification préalable des soins?

N’attendez pas qu’il soit trop tard. Agissez dès maintenant. Pendant que vous êtes en santé, amorcez la discussion avec vos mandataires, soit ceux en qui vous faites pleinement confiance pour faire respecter vos volontés, vos valeurs, vos convictions et vos décisions en matière de soins de santé.

Pour en savoir davantage et commencer votre planification, visitez le planificationprelable.ca